Comment un chef de réseau participe à l'avenir de l'énergie

En tant que maître de réseau, je suis coresponsable de la construction de réseaux de chauffage urbain et de l’entretien des conduites de gaz. Le gaz joue un rôle de moins en moins important. Dans le domaine de la construction de gazoducs, il ne s’agit désormais plus d’étendre le réseau, mais plutôt de garantir la sécurité de l’exploitation. La sécurité d’approvisionnement est essentielle.

Je me concentre sur les réseaux de chauffage urbain. Nous voulons réussir la transition énergétique et ne fournir que de l’énergie renouvelable d’ici 2040. C’était déjà un sujet de discussion en 2015, lorsque j’ai quitté l’Allemagne pour venir en Suisse chez Energie 360° en tant que monteur de tuyauterie qualifié. Mon ambition de suivre une formation de maître de réseau en cinq ans a été très bien accueillie, à condition que je me spécialise dans le chauffage urbain. Je l’ai fait.

Je remarque également le changement de paradigme – abandon des énergies fossiles au profit des énergies renouvelables – dans mon rôle de formateur et d’expert aux examens de la Société suisse de l’industrie du gaz et des eaux. Les inscriptions aux cours sur le réseau de gaz sont en baisse constante, tandis que ceux sur le chauffage urbain sont de plus en plus demandés.

Une bonne planification pour un projet réussi

Une journée de travail typique commence à six heures et demie du matin, lorsque je consulte au bureau ma liste hebdomadaire et mes e-mails de la veille. Ensuite, je discute avec mon équipe des travaux à effectuer. Les membres, à leur tour, préparent leur matériel et se rendent sur les chantiers. De mon côté, j’enchaîne les réunions sur l’état des projets avec des collègues d’autres divisions et secteurs. Il est important que tout le monde soit toujours au courant de l’avancement et de l’état actuel des travaux, qui sont complexes et parfois de longue haleine. Ce n’est qu’après que je me rends moi aussi sur le chantier. C’est là que je concrétise le planning de la journée, que je réponds aux questions et que je m’assure que mon équipe peut réaliser les travaux comme prévu.

Discussion avec l’entreprise de construction et la police

Sur place, je me coordonne également avec des partenaires externes comme les entreprises de travaux publics, la police ou les personnes représentant la commune. Souvent, nous posons des lignes sur la voie publique; c’est pourquoi je dois bien me concerter avec toutes les parties concernées. La communication est donc centrale dans mon travail.

Dans ma fonction, il y a beaucoup de travail de coordination interne et externe. Mais il est nécessaire. Il s’agit avant tout d’assurer la sécurité de notre personnel sur le terrain. Il est important qu’il ait suffisamment de temps et d’espace pour effectuer les travaux en toute sécurité. En effet, ils travaillent sur des conduites remplies de gaz ou d’eau chauffée jusqu’à 90 degrés.

Je fais en sorte d’être le plus possible à l’extérieur sur le chantier en été. C’est pourquoi, dans la mesure du possible, je repousse aux mois d’hiver les tâches administratives que mon travail implique également. Dans mon cas, il s’agit par exemple de tenir à jour les rapports de soudage: qui a réalisé quelle soudure, quand et où? Tous les documents nécessaires sont-ils disponibles et les certificats de soudage sont-ils documentés? La sécurité est ici aussi extrêmement importante.

Actuellement, nous réalisons des projets passionnants de réseaux de chauffage urbain dans toute la Suisse. Par exemple dans la commune de Wohlen près de Berne, à La Punt en Engadine ou à Thalwil au bord du lac de Zurich. Tous visent à remplacer l’utilisation d’énergies fossiles par des énergies renouvelables. Nous y parvenons en utilisant le potentiel énergétique de l’eau de lac ou de la nappe phréatique pour produire de la chaleur et du froid. À Thalwil, nous pourrons à l’avenir alimenter durablement plus de 100 biens immobiliers en énergie renouvelable à partir de l’automne 2022.

Pour moi, en tant que maître de réseau, c’est aussi très intéressant d’un point de vue technique. En effet, la construction de réseaux de chauffage et de chauffage urbain est, par nature, plus complexe que la construction d’autres conduites de fluides. Pour moi personnellement, cela signifie que mon domaine d’activité s’élargit en permanence, que je dois acquérir des connaissances et rester dans le coup. J’ai donc la garantie d’avoir un travail varié.

Réaliser ensemble la transition énergétique

Outre les aspects techniques de mon travail, je suis également fasciné par les interactions entre nos différentes divisions. Plus les travaux avancent, plus elles s’intensifient – et plus on fait la connaissance de collègues qui, au sein de l’entreprise, font certes un tout autre travail que moi, mais qui travaillent sur le même sujet. On se rend alors compte que nous allons tous dans la même direction et que nous réalisons ensemble la transition énergétique.

Chaque nouveau raccordement au chauffage urbain réduit les émissions de CO₂. Le changement climatique est de plus en plus perceptible et nous devons essayer de permettre à la prochaine génération de vivre comme nous le faisons actuellement. Un changement de mentalité s’impose. On le ressent de plus en plus dans notre entreprise – et j’espère que nous le faisons aussi savoir à l’extérieur.